Le retable-tabernacle de l’Eglise d’Arrentières (1740)
Le retable-tabernacle de l’Eglise d’Arrentières dédiée à saint Jacques le Majeur, est le seul à être identifié et daté sur une petite plaque de cuivre fixée sur un côté avec la seule inscription « BOUCHARDON / 1740 ».
Ainsi cette œuvre de Bouchardon se place-t-elle à la fin de la vie de l’artiste, après l’exécution du grand retable à colonnes et à baldaquin de Bar-sur-Aube. Il est certain que le curé de la paroisse, François Rozier, ne disposait que de ressources modestes sans commune mesure avec celles du commanditaire du retable de Bar-sur-Aube. Aussi avait-il convenu avec Jean-Baptiste Bouchardon d’adopter la formule du retable-tabernacle d’un style assez dépouillé.
Placé au fond du chœur, « à la romaine », devant une large baie qui éclaire bien le chœur, il est constitué d’un gradin orné de rinceaux et coupé à sa partie centrale pour recevoir le tabernacle qui affecte la forme habituelle de ceux de Bouchardon, présentant sur la porte cintrée l’Agneau divin couché sur un tombeau ou sur le livre aux sept sceaux et surmonté des instruments de la Passion.
Quant au retable, qui s’élève derrière ce tabernacle, il comprend trois travées séparées par des colonnettes corinthiennes à fût cannelé, reposant sur de courts stylobates ornés de rinceaux ; il faut noter que les deux colonnettes qui encadrent la travée centrale sont en avancée et que le panneau de fond cintré de la travée centrale est plus important que celui des travées latérales.
Ces niches, peu profondes, étaient à l’origine occupées par des statuettes de bois doré, représentant l’une saint Jacques, patron de l’église, et l’autre saint Roch. La statue de saint Jacques a été mise à l’abri car celle de saint Roch a été volée.
Au-dessus du retable, l’entablement au profil et au décor cher à Jean-Baptiste Bouchardon supporte les ailerons du baldaquin orné de trois lambrequins et terminé par la croix. Le baldaquin est accompagné de deux pots à feu et, en amortissement, aux extrémités du retable, se dressent deux petits vases.
Sur le tabernacle est placée une haute croix dont le pied est agrémenté de têtes d’angelots.
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